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Lettre d’opinion sur les coupures de postes

Éduquons le premier ministre sur les besoins de nos élèves

Récemment, le gouvernement Gallant a annoncé des compressions en éducation de 249 postes d’enseignants dans les écoles du Nouveau-Brunswick.

La FENB est consciente que la province fait face à des défis économiques importants. Toutefois, procéder à des compressions en ne se basant uniquement sur le ratio élèves/enseignants sur une période de 15 ans, démontre que le gouvernement ne comprend pas la diversité et les besoins grandissants des élèves, ni la réalité ni la complexité actuelle de la composition de la salle de classe. Il est clair que ce gouvernement ne comprend pas son
système d’éducation qui est le plus inclusif au Canada.

Si le gouvernement n’a pas pris le temps de lire ses propres études, en voici un résumé.

Les «données» utilisées par la province pour justifier les compressions comparent simplement les chiffres de l’an 2000 à ceux d’aujourd’hui. Malheureusement, ce calcul serait valable seulement si le système d’éducation avait été financé adéquatement par le passé.

En fait, en 2005, le rapport MacKay, démontrait que le système d’éducation publique manquait de ressources et n’arrivait pas à satisfaire les besoins de base des élèves. Par conséquent, depuis 2007, les 517 postes additionnels créés pour pallier ces besoins furent graduellement supprimés.

Donc, en septembre 2015, il y aura véritablement une diminution de 766 postes d’enseignants!

Récemment, en 2012, une nouvelle étude, le rapport Porter-Aucoin, réitérait que le système n’avait toujours pas les ressources nécessaires pour répondre aux besoins des élèves.

Au fil du temps, le système d’éducation est passé d’un groupe d’élèves relativement homogène à des classes inclusives pour répondre aux besoins individuels complexes et variés de tous les élèves. Bien que le nombre d’élèves ait diminué, les besoins individuels ont augmenté considérablement. Les services de soutien professionnels ainsi que l’accompagnement supplémentaire en mathématiques, en sciences, en langues, etc., se font
attendre. De plus, les problèmes grandissant en santé mentale des élèves vont au-delà de ce que les écoles peuvent gérer.

Pendant les consultations publiques sur la révision stratégique des programmes, aucun participant n’a proposé des compressions en éducation. Pourtant, le gouvernement a choisi de réduire considérablement le nombre d’enseignants. Prétendre que les aptitudes en littératie et en numératie vont augmenter à la suite de ces compressions défie toute logique.

Lors de l’annonce de son premier budget provincial, le premier ministre a indiqué qu’il n’avait pas lu les rapports MacKay et Porter-Aucoin. La FENB l’invite fortement à faire ses devoirs avant de considérer de nouvelles compressions pouvant atteindre 100 millions de dollars au sein du ministère.

Cette lecture devrait lui fournir les solutions nécessaires afin de prendre des décisions éclairées basées sur des faits et des analyses d’experts plutôt que sur des calculs simplistes. Si les décisions dans le système d’éducation publique sont prises uniquement en fonction d’équilibrer les livres de la province, le futur du Nouveau-Brunswick sera compromis, car les enfants ne sont pas des numéros.

L’éducation publique est le meilleur moyen pour préparer les enfants à devenir des citoyens et des dirigeants accomplis. Ces compressions auront pour résultat de les priver de services indispensables à leur avenir.

Les enseignants demeurent prêts et disposés à travailler avec le gouvernement, le ministère de l’Éducation et les autres intervenants afin d’améliorer le système d’éducation publique. Le premier ministre doit faire preuve de leadership et démontrer qu’il possède les connaissances de base du système d’éducation publique qui se trouve actuellement au bord du gouffre!

Philippe Cyr et Peter Fullerton

Coprésidents de la FENB

 

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